Le ruban perforé — également appelé bande perforée — et la carte perforée ont été les premiers supports d’entrée-sortie et les premières mémoires de masse utilisés dans les débuts de l’informatique.
Le ruban ou bande perforé
Le ruban perforé est un long ruban de papier souple et solide, percé de trous circulaires disposés dans le sens de la largeur. Ces trous, disposés de façon normalisée, permettent d’encoder des valeurs sur un octet, soit sur 8 bits.
Il existe également des bandes perforées à 5 trous destinées aux Télex. Un trou supplémentaire, de plus petite taille et situé vers le milieu de la bande, servait à l’entraînement par le lecteur-perforateur.
Le tout premier ruban perforé a été utilisé par l’inventeur français Basile Bouchon en 1725 pour un métier à tisser. Le ruban perforé fut utilisé à la fin des années 1880 avec l’invention de la Monotype et la machine mécanographique d’Herman Hollerith. Le ruban perforé a été repris dans le Code Baudot. Je n’ai pas vu, ni trouvé d’illustration créée avec des bandes perforées, mais il y en a eu pour les cartes perforées.
La carte perforée
Une carte perforée est un morceau de papier rigide qui contient des informations représentées par la présence ou l’absence de trou dans une position donnée. Certaines machines demandent que les cartes soient reliées entre elles, représentant ainsi l’équivalent d’un ruban de papier.
Les premières cartes perforées ont fait leur apparition au xviiie siècle dans divers automates et en particulier les métiers à tisser, les orgues de Barbarie et les pianos mécaniques.
Les cartes perforées sont les premiers systèmes d’entrée-sortie et les premières mémoires de masse utilisés dans les débuts de l’informatique au xixe siècle.
Histoire
En 1725, Basile Bouchon, un Lyonnais, met au point le premier système de programmation d’un métier à tisser grâce à un ruban perforé1. En 1728, Jean-Baptiste Falcon, son assistant, remplace le ruban par une série de cartes perforées reliées entre elles.
Jacques de Vaucanson reprend cette idée en remplaçant ruban et cartes perforées par un cylindre métallique et enfin Joseph Marie Jacquard lie le tout dans son métier à tisser qui fut adopté dans le monde entier à partir de 1801.
Les cartes utilisées par Charles Babbage pour sa machine analytique. Les cartes d’instructions sont devant, les cartes de données sont derrière En 1834, Charles Babbage utilise les cartes du métier Jacquard pour donner des instructions et des données à sa machine analytique, l’ancêtre des ordinateurs. C’est pendant le développement d’une machine à calculer destinée au calcul et à l’impression de tables mathématiques (machine à différences), que Charles Babbage eut l’idée d’y incorporer des cartes du métier Jacquard dont la lecture séquentielle lui fournirait des instructions et des données, et donc imagina sa machine analytique qui est l’ancêtre mécanique des ordinateurs modernes. Il ne construisit qu’un prototype incomplet de cette machine, mais son fils en finira l’unité de calcul (le moulin) et une des imprimantes qu’il donnera au musée des sciences de Londres en 1910.
En 1884 Herman Hollerith dépose un brevet pour une machine à cartes perforées (cartes Hollerith) destinée à accélérer le recensement des états et du gouvernement américain et lance l’industrie des études statistiques à cartes. L’invention d’une machine à cartes perforées par Herman Hollerith, utilisée pour le recensement de 1890 aux États-Unis, a été à la base du développement de trois grandes entreprises internationales : IBM, Powers Accounting Machine Company (absorbée par Remington Rand, et fusionnée dans Unisys), et Bull. En 1896, Herman Hollerith quitte l’administration pour fonder la Computing-Tabulating-Recording Company (CTR), société qui sera renommée par la suite en IBM. Les premières cartes Hollerith mesuraient 6 centimètres sur 12 et comportaient 210 cases. Le format avait été aligné sur celui du billet de 10 dollars de l’époque pour pouvoir réutiliser des meubles de rangement existants. Carte rectangulaire beige clair avec dans le sens de la longueur 10 lignes constituées chacune d’une suite de chiffre identique, de 1 à 10. Des perforations verticales font disparaître certains de ces chiffres.
Image d’une carte perforée standard IBM.
Le modèle le plus courant de cartes perforées, breveté par IBM en 1928, était la carte dite à 80 colonnes. Il s’agit d’une feuille de bristol mince de forme rectangulaire, dont un coin était tronqué, où les caractères alphanumériques (BCD, EBCDIC ou ASCII) étaient traduits par des perforations rectangulaires (au nombre de 1, 2 ou 3 par caractère) disposées en colonnes parallèles à la largeur (80 colonnes) et sur 12 lignes parallèles à la longueur.
Ces cartes étaient stockées par boîtes de 2 000, et le coin tronqué servait de repère pour les insérer dans le bon sens dans un chargeur de cartes ou pour les remettre à l’endroit quand la boîte tombait par terre. Ce fut une étape notable dans la définition du codage de caractères (BCD, EBCDIC ou ASCII).
Cliquer ici pour voir une collection de cartes perforées
Au début des années 1960, les premiers moniteurs d’ordinateur travaillant en « mode texte » comportaient 80 colonnes par ligne afin d’être compatibles avec les cartes perforées. Aujourd’hui, de nombreux ordinateurs utilisent encore des programmes nés dans cette période et modernisés depuis, et manipulent encore des fichiers organisés en blocs multiples de 80 caractères.
En 1937, l’année de cette photographie, IBM avait 32 presses à son travail à Endicott, N.Y., imprimant, découpant et empilant de cinq à dix millions de cartes perforées – tous les jours! Le second opérateur est en train de remplir une boîte contenant 10 000 cartes perforées. Avec des volumes de production comme ça, il n’est pas étonnant que le manager de droite sourit. (IBM Archive, VV2159)
Une histoire culturelle de la carte de poinçon par Steven Lubar
Voici un extrait :
Avec ironie, les étudiants de Berkeley ont commencé à utiliser des cartes perforées comme un symbole les représentant. (Après tout, c’était, à leurs yeux, la façon dont l’Université les voyait.)
C’était une tentative de réclamer l’autorité investie dans la carte perforée. Après tout, les cartes perforées étaient la partie visible du système bureaucratique qui détenait le pouvoir à l’université. Les gens méritaient au moins les mêmes droits que les cartes perforées. Un étudiant à Berkeley a épinglé un écriteau sur sa poitrine: «Je suis un étudiant UC. S’il vous plaît, ne me pliez pas, ne me brochez pas et ne me mutilez pas « ( » Lettre de Berkeley « 12, Draper 225) »
Un éditorial accueillant les nouveaux étudiants à l’université en 1964 suggérait qu’il y avait une petite chance de survivre à l’inscription sans être « Déchiré, mutilé ou broché par une machine IBM »
Au moins une étudiante ressentie qu’elle avait échouée, s’est plainte auprès du bureau d’enregistrement, « je me suis ressenti comme un petit nombre estampillé sur une carte d’ordinateur »
L’art sur les cartes perforées
Quelques dessins subsissent d’art sur des cartes perforées.
Back Camera
Il est plus que probable que plusieurs ont créé leur propres cartes pour se démarquer ou s’amuser. Très peu ont été conservé. Voir ce lien d’une personne qui a travaillé avec des cartes perforées
Bien que plusieurs sites très intéressants qui traitaient de cartes et papier perforés ont disparu, quelques-uns existent encore.
L’Information placée sur les médiums informatiques a une durée de vie très courte, si on la compare au papier qui a une durée de plusieurs centaines d’années.
D‘où l’importance de site tel que ARCHIVE.ORG et d’autres semblables, ils permettent de stocker des sites informationnels avant que ceux-ci disparaissent à jamais sans laisser de trace.
Supportez ces causes auprès des archivistes, les élus et entreprises.
On retrouvait souvent cette mention sur les paquets de cartes : « Ne pas plier, brocher ou mutiler »
Plusieurs parties de textes proviennent de Wikipedia.